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Vie pratique

Comment vaincre sa peur de l’avion ?

L’avion a beau être le moyen de transport le plus sûr, les catastrophes aériennes ravivent systématiquement les angoisses chez de nombreux voyageurs. Heureusement des stages antistress spécifiques existent pour surmonter ses angoisses, histoire de ne pas se gâcher le début des vacances.

« Chaque fois que je prévois un voyage à l’étranger, c’est toujours la même chose. Je commence à penser au vol plusieurs semaines avant le départ, je dors mal, je fais des cauchemars. Le jour du départ, je suis tellement stressée que je dois prendre des anxiolytiques pour réussir à entrer dans la cabine. ». Comme 20 % de la population environ, Sophie a peur de l’avion. « Des angoisses aussi violentes peuvent facilement devenir très handicapantes, estime Xavier Tytelmann, formateur en aéronautique et cofondateur du Centre de traitement de la peur de l’avion (CTPA). Cela peut conduire certaines personnes à ne plus rendre visite à des parents installés dans un pays lointain, voire à démissionner en cas de mutation ou à refuser une promotion ». Pourtant, on ne le répétera jamais assez : l’avion reste le moyen de transport le plus sûr.

Accidents surmédiatisés

Pourquoi a-t-on si peur ? « Un mort aéronautique fait 150 à 200 fois plus de bruit médiatique que tout autre type de décès, explique Xavier Tytelmann. Le transport aérien est un secteur stratégique de l’économie et de la diplomatie qui intéresse beaucoup de monde. Chaque événement catastrophique est relaté avec des images terribles et cela a tendance à stimuler le cerveau des émotions. » Percevoir ainsi la mort simultanée de centaines de personnes alimente les peurs irrationnelles. Par ailleurs, l’avion reste, finalement, un mode de transport plutôt récent. « Physiologiquement, nous ne sommes pas encore adaptés au fait de voler, précise Velina Negovanska, psychologue et second fondateur du CTPA. Les turbulences en vol, les bruits qu’on ne s’explique pas, tout cela crée des sensations auxquelles nous ne sommes pas habitués. » Enfin, l’avion nous place aussi dans une situation d’impuissance difficile à supporter pour ceux qui ont besoin de tout contrôler.

Relativiser les peurs irrationnelles

Pour vaincre sa peur, il faut commencer par identifier le type d’angoisse dont on souffre. « S’il s’agit de phobies qui n’ont rien à voir avec l’avion comme la claustrophobie, la personne devra se diriger vers un psychologue spécialisé dans cette peur-là », explique Xavier. D’une façon générale, les techniques de sophrologie, de relaxation et de respiration peuvent aider à supporter la peur. Ceux qui craignent plutôt l’accident ou les turbulences peuvent suivre les stages antistress proposés par les compagnies aériennes ou par des centres comme le CTPA. Au programme : exercices de gestion du stress à reproduire chez soi, techniques pour modifier ses habitudes et ses pensées négatives, explications techniques et, enfin, simulateur de vol. « Cette dernière étape apporte des réponses qui ne sont pas uniquement rationnelles mais également visuelles, explique le formateur. Si je vous dis qu’un avion est capable de planer c’est bien mais ça ne vous empêchera pas d’avoir peur. Si vous le vivez en simulateur, vous serez davantage convaincu. » Ces méthodes ont fait leurs preuves : selon une étude menée par l’université Paris-Descartes, les personnes ayant suivi le stage du CTPA passeraient d’un niveau d’anxiété face à l’avion de « 9,5/10 avant le stage à 3,7/10 après, pour le premier vol », conclut Velina.